À Bohumín, ville du nord-est de la République tchèque, un train chargé d’aide humanitaire prend chaque jour la direction de Tchop, en Ukraine. Et revient le lendemain avec des centaines de réfugiés ukrainiens à bord.
Il est 21 heures, ce jeudi 3 mars, à Bohumín, petite ville industrielle du nord-est de la République tchèque, et un fourmillement inhabituel agite la gare. Des dizaines de bénévoles font la chaîne pour charger en vitesse un vieux train datant de l’époque soviétique de produits en tout genre : couvertures, papier toilette, bouteilles d’eau, couches et même des centaines de kilogrammes de nourriture pour chien et chat… « Les dons viennent de toute la République tchèque », vante Marketa, une étudiante en architecture de 24 ans, qui coordonne les volontaires venus notamment des églises protestantes locales.
Au même moment, sur le quai numéro 2, un train de réfugiés ukrainiens en route vers Prague entre en gare. Depuis le début du mois, l’association tchèque « Les Chemins de fer aident » et la compagnie ferroviaire nationale Ceske drahy organisent en effet un véritable « pont ferroviaire » pour l’Ukraine.
Chaque nuit, un train chargé de marchandises parcourt les 500 kilomètres séparant Bohumin de Tchop, ville frontalière située dans l’ouest de l’Ukraine, et revient le jour suivant transportant des centaines de réfugiés, dans leur immense majorité des femmes et des enfants…
Cette opération, bien qu’interrompue dimanche 6 mars en raison de problèmes douaniers en Slovaquie, pays par lequel transitent les trains, est devenue le symbole le plus fort de l’immense vague de solidarité observée depuis le début de l’attaque russe dans ce pays d’Europe centrale au passé communiste.
Texte par Jean-Baptiste Chastand - reportage complet à lire sur Le Monde.