Trois cent cinquante militaires français sont déployés dans ce petit Etat balte, dont une centaine d’aviateurs avec quatre Mirage 2000. Ils s’ajoutent aux 1 650 soldats alliés chargés de protéger les frontières de l’Europe dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Ils sont 160 ce jeudi 17 mars, au garde-à-vous, sur un parking adossé à une forêt de hauts pins sylvestres aux pieds encore recouverts d’une épaisse couche de neige. Cent soixante chasseurs alpins du 7e bataillon de Varces (Isère), béret vissé sur la tête, tout juste débarqués sur la seule base aérienne militaire d’Estonie, à Ämari, via un vol spécial affrété le matin même depuis Paris. Leur mission : renforcer le flanc est de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et ses bases dans les pays frontaliers de la Russie, dans le contexte de la guerre en Ukraine.
En cette mi-mars, l’accueil du colonel Eric Mauger, le chef du volet français de cette mission baptisée "Lynx", où la France envoie régulièrement des hommes depuis 2017, se veut solennel. Sur le papier, les chasseurs alpins sont à Amari pour une simple relève. Mais la proximité de la frontière russe, à seulement 250 kilomètres de la base aérienne, fait ressentir la guerre en Ukraine de manière particulièrement vive.
« Nous sommes ici dans une logique préventive, dissuasive et non agressive », rappelle le colonel aux rangs lui faisant face, avant de citer l’expression attribuée au maréchal Hubert Lyautey (1854-1934) : « Il faut montrer sa force pour en éviter l’emploi. »
Texte par Elise Vincent - reportage complet à lire sur Le Monde.