En Lettonie, les habitants craignent que leur appartenance au bloc occidental ne les protège pas d’une éventuelle agression russe et anticipent le pire.
Malgré son imposante allure de catcheur, Janis Skrastins s’engouffre dans un étroit escalier qui descend dans un sous-sol couvert de poussière et de débris. Alors qu’il s’éclaire avec son téléphone portable, on découvre des bouts de fils électriques qui pendouillent d’un boîtier mural, des déchets dans une autre pièce et, dans une autre encore, un bac contenant des dizaines de livres moisis qui servaient de décor dans la boîte de nuit du rez-de-chaussée. C’est ce qui reste d’un abri antiatomique.
La commune de Valmiera et ses quelque 50 000 habitants se trouvent à une centaine de kilomètres au nord-est de Riga, la capitale lettone. Janis Skrastins, chef de la Protection civile, visite la vingtaine de refuges antiatomiques de la commune. Sans aucun espoir d’y trouver de quoi répondre à l’inquiétude des habitants, qui, depuis deux semaines, appellent la municipalité pour savoir où se protéger en cas d’attaque russe. « Ces abris qui datent des années 1950 ne sont plus entretenus depuis une vingtaine d’années », maugrée Janis Skrastins.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays baltes se retrouvent en première ligne des visées imprévisibles du président russe. Membres de l’OTAN et de l’Union européenne (UE) depuis 2004, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie voudraient se rassurer. Se dire que ces abris appartiennent au passé et que le drapeau de l’Alliance atlantique les protège beaucoup mieux.
Texte par Olivier Truc - reportage complet à lire sur Le Monde