L’angoisse est palpable dans la capitale de ce petit pays de moins de 3 millions d’habitants soumis à la pression croissante de la Russie et de ses alliés locaux.
Les apparences sont trompeuses. La belle et vaste demeure d’Alexandre et Svetlana, avec sa terrasse plongeant sur un coquet petit jardin, jouit du calme propre de cette banlieue chic du nord de Chisinau, la capitale moldave. Un immense canapé trône dans le salon. Côté cuisine, entre des équipements dernier cri, la porte du frigo disparaît sous les photos et les petits souvenirs accrochés. Mais, très vite, la jovialité première du couple – qui souhaite garder l’anonymat – s’efface. « Nous avons pris la décision de partir, en juin, après la fin des cours à l’école », dit Alexandre, dont le visage rond se rembrunit.
Père de quatre enfants, cet entrepreneur de 44 ans a tout perdu. « Les difficultés avaient commencé avec la pandémie, mais ça, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. » « Ça », c’est la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine, pays voisin de la Moldavie, qui a mis brutalement fin à son activité d’importateur de bois venant du territoire russe et de matériaux du territoire ukrainien. « Tous mes employés sont déjà partis, vers l’Allemagne, la France où l’Italie. Quant aux clients qui restent, ils gardent leur argent pour le cas où il leur faudrait s’en aller », résume Alexandre. Lui et sa femme ont opté pour Bruxelles, parce qu’ils y ont déjà trouvé, par relation, un logement. En vacances ces jours-ci, leur fille aînée étudie déjà à Bonn (Allemagne)...
Texte par Isabelle Mandraud - reportage complet à lire sur Le Monde.