Sur la mer de Barents, ce port de l’Arctique a construit son développement sur sa proximité avec la ville russe de Mourmansk.
Depuis la chute de l’URSS, Kirkenes, petite ville norvégienne des bords de la mer de Barents et frontalière de la Russie, se destinait à devenir le centre géopolitique de l’Arctique. Tourné vers la Russie et ses énormes richesses naturelles, se profilant comme le port européen le plus proche de la Chine par la route maritime du Nord, passerelle naturelle vers l’est, tout semblait lui sourire. « Il n’a fallu que quelques jours pour balayer toute la confiance transfrontalière bâtie ces trente dernières années. Depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, le rideau de fer est retombé, constate Thomas Nilsen, rédacteur en chef du média en ligne The Barents Observer. Kirkenes, aujourd’hui, c’est la fin de la route. »
Fin mars, il est 7 h 59 au poste-frontière de Storskog, non loin de Kirkenes. Seul point de passage entre la Russie de Poutine et la Norvège, membre fondateur de l’OTAN. Depuis des jours, les tempêtes de neige se succèdent. Du côté russe, deux gardes-frontières du FSB, les services de sécurité russes, s’avancent tranquillement, engoncés dans de gros manteaux sombres, coiffés de larges casquettes. Du côté norvégien, un garde-frontière en uniforme camouflé s’avance au pas cadencé. 8 heures, les gardes-frontières relèvent chacun de leur côté la barrière colorée, jaune pour les Norvégiens, rouge et verte pour les Russes, à l’identique des 396 poteaux qui délimitent les 197,7 kilomètres de frontière. Un gros chasse-neige norvégien s’engage sur la route reliant les deux pays. Il passe les deux barrières et s’enfonce côté russe. Que se passe-t-il de l’autre côté ? Cette frontière est-elle devenue dangereuse ?
Texte par Olivier Truc - reportage complet à lire sur Le Monde.